From Aïkido ASPTT de Troyes

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Qu'est-ce que l'aïkitaïso

En tant que discipline martiale, l’aïkido intègre une préparation physique, respiratoire et énergétique que l’on désigne aujourd’hui par le terme « aïkitaïso ».

En japonais, « taïsō » est un terme générique qui signifie « préparation du corps ». L’aïkitaïso est donc le « taïso » propre à l’aïkido : une préparation pour harmoniser les énergies physiques et mentales.

Il comprend des exercices de renforcement musculaire, d'étirement, de respiration et de relaxation précédant l'apprentissage des technique et cloturant la séance.

La préoccupation constante est d'utiliser un répertoire d'exercices progressifs visant à améliorer le potentiel physique et énergétique de chaque pratiquant, afin qu'il puisse disposer de toute son énergie de la manière la plus équilibrée.

Origine japonaise de l'aïkitaïso

Vers la fin de sa vie, le fondateur de l’aïkido, Moriheï Ueshiba, avait mis en place un ensemble de pratiques énergétiques. L'aïkitaïso s'est enrichi de nouvelles techniques sous l'impulsion de certains élèves du fondateur, notamment maître Hirokazu Kobayashi et maître Koïchi Tohei. Il semble qu'il n'ait pas donné de nom spécifique à cet ensemble de pratiques. L’aïkitaïso n’est pas pour autant une nouvelle discipline, mais une méthode évolutive d'éducation physique et énergétique fondée sur le patrimoine des exercices traditionnellement liés à l'enseignement de l’aïkido. La dénomination "aïkitaïso" est venue postérieurement baptiser l'ensemble de ces exercices énergétiques. Peu à peu, des mouvements issus d'écoles de santé ou d'arts martiaux du Japon (ou d'autres pays) ont été intégrés à la pratique. Les exercices se sont ainsi diversifiés et leur nombre a considérablement augmenté.

À quoi sert l'aïkitaïso ?

Les exercices de l’aïkitaïso contribuent :

En premier lieu, l’aïkitaïso développe chez le pratiquant un ressenti, par le corps, de la « gravité » terrestre et de la pesanteur, ainsi qu’un ressenti de la « lévitation » (forces compensant la pesanteur) et de la légèreté.

En second lieu, l’aïkitaïso développe une attitude corporelle consciente construite le long de l’axe vertical, et, horizontalement, suivant les directions cardinales.

La pratique de l'aïkitaïso peut être également envisagée indépendamment d’une pratique martiale. Elle est alors une discipline de développement personnel fondée sur une prise de conscience globale de soi. L’aïkitaïso alterne postures, marches, mouvements, méditations afin de développer cette conscience globable de notre intégrité et de notre unité psychosomatique.

L'Aïkitaïso, en équilibrant nos énergies internes et externes, permet un bon fonctionnement physique, physiologique et psychique. Le corps du pratiquant se renforce et s’assouplit, s’énergétise et devient plus réceptif à lui-même, à l’environnement et aux autres. Ses capacités d'action, de prise de décision, de perception sensorielle et intuitive s’accroissent par une pratique régulière.

Un héritage de civilisation plurimillénaire

Historiquement, les exercices physiques et énergétiques de tous les arts martiaux sont issus de la Chine, de la Corée et de l’Inde. Les exercices pratiqués dans le taïso du judo, du jiu-jitsu et de l’aïkido n’y font pas exception. On peut d’ailleurs considérer à juste titre que nombre de mouvements d'aïkitaïso s’apparentent fortement au chi-kung (qi-gong) chinois. Issu de la Chine, le chi-kung est l’art de discipliner l’énergie interne, en général pour en faire un usage martial, mais aussi pour entretenir sa santé (physique comme psychique ou morale). Le taï-chi-chuan et le ba gua zhang (« boxe des huit trigrammes », tous deux d’origine chinoise) ont également influencé directement ou indirectement le fondateur de l'aïkido (lors de son voyage en Mandchourie et en Mongolie en 1924) tant dans certaines de ses techniques que dans ses pratiques énergétiques. Les massages de type vibratoire pratiqués en Corée se retrouvent parfois aussi en aïkitaïso.

Retour aux sources de l'énergie interne

Depuis quelques temps déjà (environ vers 1990 ?) Maître Tamura, le responsable technique au sommet de la Fédération Française d’Aïkido et de Budo (F.F.A.B.), a par exemple intégré à l’aïkitaïso les Ba Duan Jin, les « Huit pièces de brocart », qui sont des exercices de santé issus du chi-kung (qi gong) chinois.

C’est bien là le signe d’une ouverture d’esprit à tout ce qui peut nous permettre de travailler notre propre sensation corporelle et notre conscience psychosomatique globale.

Ainsi trouvera-t-on désormais en aïkitaïso, pour le plus grand bienfait de tous :

Voici la définition que donne Maître Tamura des « jumbi dosa » dans son ouvrage Aïkido :

« Jumbi dosa est une préparation physique et mentale avant la pratique des techniques. Deux aspects de jumbi dosa sont à noter : le travail seul et le travail à deux. Ce travail doit être exécuté sérieusement ; entre ce travail et celui des techniques, il y a une relation constante. Son but n’est pas uniquement un échauffement du corps ou un étirement de la musculature. C’est une méthode visant à forger ensemble le corps et l’esprit, en développant la stabilité du mental par la concentration sur la force mentale, sur la force de la respiration (kokyu ryoku), sur le rayonnement du ki (ki-no-nagare), sur la respiration (kokyu), sur l’attitude (shisei), sur l’élaboration du corps qui est à la base de l’exécution des techniques. » (p. 52)

Cette définition pourrait tout aussi bien s’appliquer au chi-kung chinois... et pour cause.

Un patrimoine commun pour un même corps énergétique

Aussi, quel que soit le nom que l’on va donner à la pratique – taïso, aïkitaïso, chi-kung, yoga indien ou kum-niye tibétain, etc. – le corps humain étant le même pour tous, partout et depuis l’origine, c’est bien ce corps, imprégné de conscience et d'énergie, qu’il s’agit de travailller, de guider, de discipliner, de déployer, d’équilibrer et d’harmoniser par un ensemble de pratiques énergétiques ouvertes, patrimoine de l'humanité, et à ce titre librement accessibles à tous, sans appropriation ni préemption par l'un ou l'autre groupe. Un patrimoine par ailleurs sans cesse enrichi par les pratiquants, qui contribuent ainsi, avec générosité, à son évolution créatrice.

Récupéré sur http://aikido.energie.free.fr/pmwiki/index.php5/Main/Aikitaiso
Page mise à jour le 16 avril 2015 à 16h51